Géographie de la population Licence 1 UGB- Fatou Maria DRAME

1 INTRODUCTION

Comment étudier la population en géographie?

Les approches les plus fréquentes sont au nombre de deux :

• l’accent est mis sur les rapports entre la population et ce qui l’entoure. A la différence de ce qui était envisagé au XIX siècle, l’action de l’homme sur le milieu est plus souvent considérée que celle du milieu sur l’homme.

Pour P George, à qui on doit le premier exposé épistémologique, sur la géographie de la population c’est « l’examen des rapports entre le comportement des collectivités humaines et le milieu géographique » qui constitue l’objet de l’étude, mais comme le milieu est lui-même pour une large part, créé par les hommes, « il s’agit d’analyser les rapports réciproques…entre les groupes de population et leurs œuvres » (1950, p.291-300)

On retrouve la même idée chez J Clarke : les géographes spécialistes de la population s’efforcent de démêler les relations complexes entre l’environnement physique et humain d’une part et la population d’autre part ; l’explication et l’analyse de ces inter relations sont la vraie substance de la géographie de la population. » (1965, p.2)

Toutefois chez la plupart des auteurs, c’est une autre conception qui prévaut :

- l’accent est mis sur l’étude des différenciations spatiales. Pour W. Zelinsky par exemple, le géographe qui s’occupe de la population, traite « des aspects spatiaux de la population au sein de l’espace considéré globalement » (1966, p.5) ; il doit successivement décrire la localisation des effectifs et des caractéristiques des populations, expliquer les distributions constatées, étudier les relations entre celles-ci et les distributions d’autres phénomènes.

Cette orientation de la recherche a eu incontestablement des côtés positifs, dans la mesure où elle fait apparaître un grand nombre de différences ou de nuances qui étaient ignorées, mais en contrepartie, elle a plusieurs conséquences qui doivent être signalées

•la première conséquence a été la priorité accordée au particulier sur le général. D’où la prédominance de la description et de l’analyse qualitative.

** la seconde conséquence a été de donner des limites très floues à la géographie de la population dans la mesure où, les différences spatiales peuvent être étudiées pour une infinité de caractères dans une population donnée. D’où une interférence avec les autres sciences humaines fréquentes dans les travaux géographiques

***la troisième conséquence a été le caractère encyclopédique pris par les recherches puis que l’étude des différences existant entre plusieurs populations est sans fin.

Au total un nécessaire recentrage sur la géographie, considérée de plus en plus comme une science sociale, pour une étude des sociétés humaines, considérées à travers l’espace qu’elles organisent et aménagent.

La géographie de la population vise ainsi à décrire et à comprendre la société par l’étude des rapports entre la population et l’espace : distribution dans l’espace, mouvements dans l’espace et différenciation dans l’espace.

L’espace n’est plus réduit à un cadre (qu’il faut décrire uniquement) mais est désormais analysé dans ses liens avec les sociétés. Or la base de toute société : population

Enjeux et implications

1.« L’humanité connaît une natalité débridée. »

Non, car depuis plusieurs décennies les taux de natalité diminuent nettement et partout, sous l’effet de ce qu’il est convenu d’appeler la « transition démographique » période durant laquelle une population voit baisser une natalité et une mortalité auparavant très élevées.

Tous les pays sont passés ou sont en train de passer par 2 phases, qui globalement sont toujours les mêmes. C'est bien sûr une théorie, un modèle simplificateur, il faudra donc voir ensuite les écarts au modèle.

- Dans la situation ancienne, la mortalité et la natalité sont élevées, la mortalité connaît d'importantes fluctuations à cause des crises démographiques (famines et surtout épidémies), la croissance démographique est très faible ou nulle. C'est une situation qui n'existe plus, puisque même dans les coins les plus isolés de l'Asie du sud-est, de l'Afrique équatoriale, de l'Amazonie, il y a eu des campagnes de vaccination et de lutte contre la malaria

2. « Il faut craindre une véritable explosion démographique. »

Qu’on se rassure : la bombe ne sautera pas!

Le phénomène majeur du XXIe siècle ne sera pas la croissance rapide de la population, mais son vieillissement.

En effet le problème du Vieillissement de la population se pose presque traditionnellement et depuis un certain temps maintenant dans les pays occidentaux d’une manière générale

Mais elle se pose aussi désormais pour des pays comme la Chine : malgré ses 1,5 milliard d’habitant en 2010 (soit 1 habitant sur la planète sur 5) et la montée de l’Inde, comme puissance démographique du Troisième Millénaire. - Csqce d’une politique très volontariste de réduction de la dynamique démographique

Alors que les Chinoises donnaient encore naissance à près de six enfants en moyenne en 1970, elles en ont actuellement moins de deux, c’est-à-dire presque aussi peu que dans les pays les plus développés de la planète. Ainsi, la population, qui grimpait de 20 millions par an au début des années 1970, ne s’est accrue que de 7,5 millions chaque année durant la décennie 2010 — soit près de trois fois moins.

La fameuse Bombe P décrite dans les années 1960 (1966) ……..