la nouvelle dans la litterature africaine ecrite d'expression francaise
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Généralités
chapitre 1 Essais de definitions
Le caractere polymorphe de la nouvelle debouche sur sa definition problematique.
La définition de la nouvelle semble problématique eu égard à son caractère
« polymorphe ». Sujette à un renouvellement perpétuel, elle se joue de toutes les tentations de vouloir la circonscrire. Dans cette optique, certains vont jusqu’à nier l’existence de la nouvelle (p.15) ; pour eux, il n’y aurait que des nouvelles, des textes singuliers, irréductibles les uns aux autres. Il n’empêche que Florence Goyet (La nouvelle 1870-1925. Description d’un genre à son apogée, Paris : PUF, 1993.) estime que « même si les thèmes sont infiniment variés et les procédés stylistiques toujours changeants, la stratégie qui met en œuvre ces thèmes et ces procédés est toujours constante à une époque donnée » (Goyet : 1993, 7). Les auteurs d’introduction à l’étude de la nouvelle soulignent que « la caractéristique principale d’une nouvelle réside dans le fait qu’elle puisse échapper à toute tentative de définition » (Louvel et Verley, 1993, 4). De là, les sages recommandations d’un spécialiste de la nouvelle qui invite à la prudence. D’ailleurs, c’est dans cet esprit qu’André Gide considère que la nouvelle est faite
« pour être lue d’un coup, d’une seule fois », cependant que Baudelaire note sa plus grande intensité par rapport au roman.
Historiquement, la nouvelle naît en France à la fin du Moyen Age. Les nouvelles étaient d’abord les petites histoires anonymes distribuées gratuitement dans la rue, et qui se distinguent en deux groupes : les « exemplums », qui étaient des récits religieux et les « canards » racontant des faits divers « Les cent Nouvelles nouvelles » est paru au 15ème siècle.
Selon le Dictionnaire de l’Académie Française, 9ème édition, une nouvelle est une « sorte de roman très court, un récit d’aventures intéressantes ou amusantes ». Malgré cette définition, il va de soi que la longueur du texte n’est pas synonyme de nouvelle. Pour autant, la nouvelle est généralement un récit court et cette brièveté permet d’intensifier l’effet produit par le texte.
Par ailleurs, on reconnait d’ordinaire que l’italien Boccace a écrit le premier recueil de nouvelles de la littérature occidentale : Le Décaméron. D’autre part, en tant que genre littéraire, la nouvelle peut se définir comme un récit généralement bref de construction dramatique qui présente des personnages peu nombreux dont la psychologie n’est étudiée que d’une façon fragmentaire. Ce type de récit est, en général, concentré autour d’un seul événement, les personnages réagissent à l’événement, lequel constitue le cœur de l’histoire.
L’univers vraisemblable de la nouvelle littéraire présente ordinairement les personnages, les événements, les lieux et les objets comme ils pourraient être dans la réalité.
Tous ces éléments sont décrits et présentés comme s’ils existaient réellement dans le quotidien du lecteur.
La vie, l’amour, la mort, le bonheur, l’altruisme constituent, généralement, les thèmes structurants de la nouvelle littéraire.
La nouvelle se signale par sa structure ternaire : la situation initiale, le développement et la situation finale en constituant les invariants. La situation initiale présente ordinairement les personnages, le lieu et le moment du récit. Elle introduit l’action dans un état d’équilibre. Le développement se construit autour de l’événement perturbateur et des péripéties de l’action. L’événement déclencheur, aussi appelé événement perturbateur, est un fait plus ou moins inhabituel qui vient perturber la situation initiale : l’état d’équilibre est rompu, le personnage principal se retrouve dans une situation menaçante ou inconfortable, ce qui provoque une série d’actions et de réactions qui forment les péripéties du récit. L’événement perturbateur déclenche la première partie de l’action.
Le dénouement de la nouvelle littéraire peut être difficile à prévoir s’il comporte un effort de surprise (fin imprévue =chute).
La situation finale est souvent absente dans la nouvelle littéraire : elle représente un passage à un nouvel équilibre. Cette partie est souvent brève et place le personnage principal dans une nouvelle situation suite à la réussite (bonheur) ou à l’échec (malheur) du personnage principal.
La présentation du personnage principal peut prendre la forme d’un portrait. On y retrouve des renseignements tels que : son nom, son âge, son sexe, ses caractéristiques physiques (taille, couleur des yeux, de ses cheveux, son allure générale), ses traits psychologiques, son métier, son lieu d’habitation, son comportement, ses sentiments, ses idées, etc. C’est la personne qui est au centre de l’action.
Le temps que prend le narrateur pour raconter un événement donné, une action accomplie est le temps du récit. Ce temps se mesure en nombre de lignes, de paragraphes, de pages.
Le temps de l’histoire est le temps au cours duquel s’est déroulé l’événement ou l’action en question. Cet événement ou cette action se mesure en minutes, en heures, en jours, en mois, ou en années. Le temps du récit peut être plus court ou plus long que le temps de l’histoire, ou lui être égal.
Le narrateur est celui qui raconte l’histoire. Le narrateur en tant que personnage principal raconte ce qui lui est arrivé, d’où l’emploi du « je ». Le narrateur qui apparaît comme un témoin,
un personnage secondaire, raconte les événements dont il a été témoin. Quant au narrateur, il prétend tout savoir et tout voir.
Le ton qui se dégage du récit peut être dramatique, humoristique, sarcastique, didactique, autoritaire, rusé, agressif. Il correspond aux émotions ou aux sentiments exprimés par les personnages qui prononcent les paroles formant les dialogues.
D’un autre point de vue, l’action, les personnages et le décor participent des composantes de la nouvelle littéraire :
« L’action est simple, brève, centrée autour d’un seul événement dont on étudie les répercussions psychologiques sur les personnages : une crise, une courte aventure, une impression. Les faits sont présentés comme vrais ou vraisemblables, dans leur réalité historique, vécue, qu’elle semble extraordinaire ou non »1.
Le fait que l’accent est mis sur « la vraisemblance de l’histoire »2 oblige le critique à opposer la nouvelle au conte merveilleux.
Chapitre 2 Theories de la nouvelle.
poetique et esthetique de la nouvelle.
thematique et typologie de la nouvelle africaine d'expression francaise.
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